J'ai déménagé il y a peu à Paris XV, et je me gare tous les soirs dans la rue devant un restau tenu par un Corse qui m'offre la goutte à chaque fois, (mais je refuse car je ne veux pas finir imbibé comme certains...

Bref, on est devenus potes, et un jour il me dit : " 0en face de ton trottoir, ya un vieux qui a un atelier et il le laisserait dispo a un "vrai" amateur". Moi, toujours curieux, ne demande qu'à voir. Surtout que dans le coin, c'est pas le genre à trouver un atelier de mécanique.
Après quelques semaines, je finis, grâce au corse qui insiste, par voir le vieux (plus vieux que moi, ca vous situe son homme. Mathusalem à côté, c'est Jordi.)
On ouvre une porte cossue en face de mon appart ( allez, j'exagère décalée de 20 mètres....) entre dans une allée fleurie bordée d'anciens ateliers abandonnés. un autre univers. Le vieux possède toute la rangée (environ 12 ateliers). Ne restent qu'un sculpteur, un atelier de haute couture, et un informaticien.
Il m'ouvre l'antre ou je pourrais éventuellement prendre mes aises (gratuitement), et là, sur 25 m2 seulement, s'étalent bien alignés un tour, une fraiseuse 2 axes, des scies à métaux pour tubes, ceintreuses, plieuses, soudeuses par point, taillages de pignons, Mingory, affuteuses, presse, et tous les accessoires, tarauds, outillage,filières, chalumeaux, arc, le tout parfaitement rangé, un bureau propret dans un coin, un chiottes lavabo nickel dans l'autre. des établis, étaux, etc...matos graissé, huilé, balayé, une bonne odeur et ambiance vintage (ou roots ou old school ou dans son jus selon les individus).
Qu'est ce que je pourrais bien faire avec tout ça ?
Le rêve du proprio, manifestement, ça serait que l'atelier revive pour de bon avec 2-3 ouvriers. Il en avait monté plusieurs dans les années 60-70 ,dans Paris, puis a tout revendu sauf celui-ci où il passe 3 à 4 heures par jour a r^ver du temps jadis. Il n'a plus l'âge ou il chercherait à vendre pour faire un coup immobilier (et Dieu sait qu'il est assis sur une mine)
Hélas, entretemps, le coin s'est embourgeoisé, et je ne pense pas que le voisinage laisserait longtemps pétarader des bécanes, mais légalement, on peut bosser de 7h à 20 heures dans un cadre professionnel.
Après en avoir rêvé, je me rends compte que a part travailler sur des bricoles 2 fois l'an, je ne saurais pas comment profiter d'une telle aubaine. Ma bricole à moi, c'est dans mon atelier-gourbi en Touraine, ou je peux passer des nuits blanches. A Paris, je me vois mal rentrer du taf en semaine et descendre à l'atelier jusqu'à point d'heure.
Si des Parisiens ajusteurs sans job, avec une âme de mécanicien et des idées de développement, dites moi. Faudrait un gars sérieux, pas genre tutuning, si vous voyez ce que je veux dire ....
