Tu voulais partir avec panache, tête brulée que tu étais, à 200 à l'heure au guidon de ta meule. Mais ce putain de crabe t'as eu.
Tu nous manqueras vieil emmerdeur. Ta grande gueule dans ton corps frêle, tes mots toujours incisifs et sans concession qui contrastaient tant avec la douceur de tes gestes, ta passion pour tout ce qui pouvait expliquer ce monde que tu trouvais si injuste et mal foutu mais dont tous les recoins t'émerveillaient. Tu faisais de tes parkings des bibliothèques, et peu étaient ceux qui pouvaient rivaliser de culture et de savoirs avec toi.
Don Quichote en Ducati, tu t'es battu contre mille moulins au nom de ta liberté, et tu as perdu souvent, mais qu'importe. Tu aimais trop l'humanité pour en supporter les défauts et tu exigeais le meilleur de chacun, ni plus, ni moins.
Malgré les quelques cheveux et rares dents qu'il te restait, tu avais un sens aigu de la coquetterie et un goût prononcé pour le costume intégral : cuir noir de la tête aux pieds, 365 jours par an.
Tu peux partir certain que tous ceux qui ont croisé ta route se souviendront de toi. Tu étais de ceux que l'on oublie pas, de ceux qui tracent leur propre chemin.
Après des mois de lutte contre la maladie, Ludo nous a finalement quitté hier soir. Mon frère Léonard et moi convions ceux d'entre-vous qui l'ont connu et aimé à se joindre à nous pour lui dire adieu jeudi 24 juillet à 11h30 au crématorium du Père-Lachaise.
Pour ceux d'entre vous qui se joindront à nous, je voudrais organiser une "haie d'honneur" à l'arrivée du corbillard, avec pétarades de moteur sur son passage...