Il y a bien sûr petits problèmes de dernière minute. A commencer par le tableau de bord, que j’ai dû refaire deux fois. La première tentative s’était soldée par un cuisant échec à cause d’une mesure mal faite. A la deuxième, techniquement ça allait, mais la plaque s’est révélée laide à chier une fois montée : nettement trop large, disproportionnée, et trop haute. Cela me faisait un genre de pelle à neige dressée à l’avant de la moto. Je ne vous dis pas la prise au vent. A la rigueur, c’eût été l’accessoire tout indiqué pour livrer des pizzas, mais on se serait éloigné de l’esprit initial. La troisième tentative sera la bonne. La pièce est en deux parties, pour pouvoir descendre sous le niveau du T supérieur. Les bocaux en alu sont des tasses de campeur de chez Décathlon (truc appris sur le forum, merci forum !). Les loupiotes achetées chez Stein-Dinse, jolies certes, trouvent amusant de casser dès qu’on fait mine de les regarder trop fort. Très énervant. J’ai pu en recoller une à la Loctite, mais une autre s’est fait la malle en cours de route. Autre petit problème que j’ai dû régler : l’espace au-dessus de la roue arrière a été calculé au plus juste, et dans un premier temps j’avais fait passer les fils du feu arrière sous le support, perdant ainsi ½ cm ; il en est résulté que la roue a frotté et a tout arraché ; il a fallu chipoter pour caser ces satanés fils en remontant un peu le support du feu, mais du coup la selle ne se plaçait plus aussi bien, et j’ai dû ovaliser un peu les trois trous de fixation en faisant super-gaffe à la belle peinture. Enfin, il a été nécessaire de fabriquer un support pour les clignos avant et le klaxon, support dont le montage s’est avéré assez laborieux. Ah, et j’oubliais : il a aussi fallu raccourcir la béquille qui, sans cela était carrément dangereuse (d’avoir abaissé l’avant de la moto de 4 cm, ça a suffi pour que la béquille soit trop longue).
Il me reste quelques détails à peaufiner pour cet hiver, comme de décaper et polir les commandes reculées, mettre un cache-alternateur en alu (je l’ai mais faut le polir), changer une partie de la visserie en privilégiant les écrous borgnes, placer des durites aviation et, surtout, améliorer la puissance du freinage au pied qui commande le disque arrière et l’un des deux disques avant (le bras de levier est insuffisant, et on perd tout le bénéfice de ce freinage couplé dont j’ai entendu dire tant de bien).
Un mot seulement au sujet de la phynance. Vous vous souviendrez que j’avais parié de me faire cette moto pour moins de 3000 € tout compris. Eh bien, compte tenu de la revente du lot de pièces, j’arrive exactement à 2890 €. Ceci peut s’appeler un pari tenu. Non ?
Après un grand entretien (soupapes-carburation), confié à EG Meccanica, une excellente adresse pour les italiennes non loin de Bruxelles, le moteur tourne absolument comme une horloge. Sa force tranquille, un peu pachydermique, me donne d’emblée beaucoup de satisfactions. Novice en Guzzi, je découvre les plaisirs de cette excellente partie-cycle qui, mise en valeur par l’abaissement du centre de gravité, procure une facilité de prise en main étonnante. Il est dans mon quartier un certain virage que, dans les bons jours, je prends à 60 km/h avec la Ducati 900. Même vitesse dès la toute première fois avec la Guze ! Ca a l’air d’être une grosse bête poussive et lourdingue, mais avec son couple respectable et ce cadre, on se prend à attaquer en toute confiance. Des épaules de camionneuse, certes, mais agile comme une ballerine dès qu’elle se met en mouvement. Quant au moteur, le ressenti me rappelle fort celui des anglaises : il prend ses tours sans s’énerver et ne se montre pas avare de bonnes vibrations. Un peu normal, me direz-vous : c’est un twin longue-course culbuté. Et avec les échappements que je lui ai mis, le bruit est d’ailleurs très beau aussi (beaucoup plus fort à la décélération qu’à l’accélération, bizarrement : rôôôôôô - rablablablabla). Et tous ces plaisirs sont offerts sans qu’on ait à souffrir les inconvénients des brêlons de la perfide Albion. On dit que les anglaises pissent et que les italiennes suintent ; celle-ci transpire à peine, ne fume pas et sent bon le métal chaud. Pour la fiabilité, on verra, mais sans savoir pourquoi je me sens plutôt confiant.
Et comme sur le forum, tout finit par des photos, en voici quelques-unes. Ciao tutti !









En bonne compagnie à la concentre "Onder de brug" à Louvain-Leuven (la plus importance manifestation sur le thème des cafe-racers et bécanes de collection en Belgique) :


Et l'inévitable comparatif, à 4 mois de distance.
Avant :

Après :

Avant :

Après :
